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Vers une éthique fractale

Cet article est inspiré de mon livre Chaos, mode d’emploi, chapitre « L’évolution de nos cultures et de nos rapports sociaux ».

Vous lisez aujourd’hui la dernière partie de la « trilogie transcendantale ». Les deux premières parties ont été l’occasion d’évoquer le Vrai et le Beau. Pour le dire comme les philosophes analytiques, ces mots à majuscule ne sont pas seulement des prédicats ou des adjectifs valant pour des sujets particuliers : non – on parle ici de quelque chose qui demeure à travers le temps, au-delà de ce qui naît et meurt. Du Banquet immortalisé par Platon à la pensée dite intégrale de Ken Wilber, la triade du Beau, du Bon et du Vrai fascine encore et toujours les esprits à penchant philosophique. Comme, peut-être, les étoiles brillantes d’une nuit d’été donnent envie de rester allongé sur la plage jusqu’au petit matin.

L’éthique est le domaine du juste et de l’injuste, du bon et du mauvais. Des trois transcendantaux, celui-ci est le plus difficile à aborder. Nous vivons dans une société liquide, relativement chaotique, poussée et tiraillée par des tendances rapides pas toujours cohérentes. Ce qui était perçu comme maladie mentale alors que j’étais déjà adulte est aujourd’hui non seulement toléré et reconnu comme normal, mais parfois même mis sur un piédestal, au point où cela en devient à nouveau gênant pour les personnes concernées. À l’inverse, ce qui était auparavant un pilier de l’ordre social passe à présent pour un autoritarisme insupportable. Le vivre-ensemble est traversé par des systèmes d’évaluation morale irréconciliables. Plus compliqué encore, les ensembles de sentiments moraux et de jugements sont encore plus nombreux que les individus, beaucoup ayant fâcheusement tendance à changer d’avis plus vite qu’ils ne l’admettraient.

Comment, alors, écrire sur le bien et le mal comme si la limite était nette ? Ou comme s’il n’y avait aucune part de relativité – et d’un autre côté, si l’on admet le relatif, ne risque-t-on pas de glisser sur une pente qui mène au relativisme total, au « tout dépend comment on juge » ?

La question de l’éthique devient presque déprimante quand on voit à quel point la plupart des questions prennent racine, non pas dans un monde partagé comme celui de la physique et des sciences dites dures, mais dans les méandres du subjectif. Le philosophe Alasdair MacIntyre affirmait que sans une culture homogène, la plupart de nos jugements moraux se réduisent à des choix, des émotions, des ordres de priorité purement individuels. Untel a fait l’effort d’épargner à la sueur de son front et trouve injuste de voir son labeur fortement taxé, Unetelle a hérité d’un joli pactole et souhaite corriger les inégalités du monde y compris en taxant tout ce qui dépasse un certain seuil de revenus, tel autre encore croit ardemment dans l’égalité des hommes mais trouve aussi naturel de penser que certaines souffrances valent plus que d’autres, et ainsi de suite.

Le chaos est synonyme de possibilités innombrables. Dans les domaines de l’entrepreneuriat, de l’art, de l’innovation, c’est plutôt enthousiasmant. Dans celui de l’éthique, cela veut dire un nombre indéfini d’idées, de jugements ou de systèmes potentiellement incompatibles entre eux et pourtant au nom desquels on peut vouloir décider du permis et de l’interdit, du bien jugé et du mis au ban. Dans ce domaine, c’est le côté sombre du chaos qui semble régner le plus facilement, et c’est pourquoi j’ai remis au dernier moment la rédaction de cet article. Les questions éthiques sont trop nombreuses, trop complexes, et il est aussi facile de trouver des problèmes moraux qu’il est difficile d’y apporter des réponses solides. Pourtant, les questions éthiques sont parfois urgentes. Si personne ne les résout, le vivre-ensemble risque de devenir impossible.

Et si je ne prétends pas apporter de réponses définitives à des problèmes s’apparentant parfois au champ de mines, je peux au moins contribuer à arrondir quelques angles et à penser moins aux problèmes qu’aux solutions.

L’archer zen

Pour qui cherche des réponses aux questions du bien et du juste, l’université n’est pas le lieu le plus recommandé. Le monde académique a ses cliques, ses idoles de plus en plus insulaires comme Michel Foucault, et si la philosophie dite analytique brille parfois par des idées plus précises et plus rationnelles, bon nombre de ses productions semblent surtout servir à remplir le CV académique de leur auteur à coups de coupage de cheveux en quatre. Plus on lit de journaux universitaires éthiques et plus les questions deviennent embrouillées et difficiles. Non que les professeurs ne soient pas intelligents et cultivés, au contraire, mais leur ameublement du domaine éthique laisse dubitatif.

Du coup, plutôt que d’évoquer telle ou telle théorie du bien ou du juste, je préfère commencer par une vision « incarnée » : le tir à l’arc japonais. Les arts martiaux constituent un chemin total, une pratique intégrale, qu’ils consistent à utiliser le corps seul ou toute une série d’armes comme dans le ninjutsu. Le combat est moins une fin en soi qu’un fil d’Ariane au long duquel le pratiquant, pour ainsi dire, grandit. En apprenant à bouger, à anticiper, à frapper ou à tirer juste, on développe aussi des qualités spécifiques et on apprend à mettre l’emphase sur des valeurs particulières. C’est ainsi que le pratiquant – ou la pratiquante – réalise les transcendantaux dans son attitude et dans ses gestes. Il ne s’agit pas de les définir ou d’en donner une formulation exacte, mais de les incarner, en-deçà et peut-être au-delà des mots.

Le kyudo (弓道), terme signifiant littéralement « voie de l’arc », vise à l’épanouissement des transcendantaux : la vertu (善, zen), le beau (美, bi) et le vrai (真, shin). Le premier se traduit par l’indépendance intérieure et l’équilibre. On est vertueux en maintenant sa paix intérieure en toutes circonstances, on est doté d’un fort équilibre lorsqu’on ne se laisse pas bouleverser par les événements.

Le zen, qui a des racines nettement bouddhistes, est peut-être un lointain cousin de l’ataraxie (Ἀταραξίὰ) grecque qui désigne la « tranquillité de l’âme », l’absence de préoccupations ou d’obsessions, et la capacité à ne pas se laisser affecter par des émotions tant agréables que désagréables. Les conflits intérieurs, les contradictions et autres tempêtes dans un verre d’eau sont mis entre parenthèses. Les émotions deviennent déconnectées de qui les ressent, comme de simples nuages passant d’un instant à l’autre au-dessus de montagnes qui demeurent.

Ainsi, le pratiquant peut se concentrer sur le moment et faire un tir parfait. Esprit libre, vivant dans l’instant, il ou elle peut effectuer un mouvement fluide, naturel, presque sans effort – et la vertu s’incarne dans l’absolue continuité du geste, du tir, et de l’instant où la flèche se plante au centre de la cible.

De la même façon, les judokas cultivent le ju (柔), qu’on traduit parfois en français par « souplesse » mais que les anglophones traduisent plutôt par gentillesse (gentleness). Un judoka se doit de cultiver un bon caractère, une humeur égale, et peu de sentiments négatifs. Dit ainsi, le ju peut être facilement confondu en Occident avec la passivité et la naïveté, et quand certains expliquent que le judo vise à nourrir la paix et la tolérance sans en donner le moindre exemple pratique, on peut se demander s’ils ne projettent pas sur la discipline une certaine idée du bon sauvage mêlée de la politesse qu’on prête habituellement aux Japonais. Non, le ju est plus profond que cela.

Un bon ami m’a donné récemment un parfait exemple de ju. Dans Coq de combat, un manga racontant l’ascension tumultueuse d’un jeune karatéka, un un champion de judo doit combattre un pratiquant de karaté au cours d’un match de MMA. Problème : l’adversaire est beaucoup plus grand et lourd que lui. Et si le champion montre une technique à toute épreuve, la seule différence de poids suffit au karatéka pour le faire voler dans les airs.

Heureusement, le judoka parvient à retourner la force du karatéka. Poussé contre les cordes, il parvient in extremis à le projeter hors du ring. Le karatéka chute de tout son corps et s’apprête à tomber sur la tête, cette fois non sur un tatami mais sur du béton ! Assez pour le tuer.

Or, juste avant que le karatéka ne touche le sol, le judoka place son pied entre les deux. De quoi éviter qu’il ne soit (trop) amoché. Ce qui implique aussi que le combat puisse continuer, au risque que le karatéka ne gagne ; pourtant, le judoka préfère prendre ce risque que de gagner en risquant de tuer son adversaire.

Mais pourquoi un tel égard ? Est-ce dû au fait que le judoka, champion après tout, se soucie de sa réputation ou de son image dans les médias ? Non : il sauve son adversaire spontanément, sans y penser. Tel est le ju. Ou, comme il le dit, « sa nature ». Ni plus ni moins.

Abasourdi, le karatéka déclare forfait.

Le chemin du dharma

Que dire de cet exemple ? Les chemins sont nombreux et peut-être innombrables. Mais ils doivent être bien suivis. C’est peut-être plus important qu’un accord extérieur et souvent par trop superficiel. L’archer doit être excellent, authentique, dans l’ensemble de sa pratique pour vivre une vie bonne. Il peut mettre ses aptitudes et ses vertus au service d’une cause douteuse, certes, mais c’est un possible nécessaire à l’exercice du libre arbitre et du choix réel. Je ne suis pas sûr qu’un monde à la Orange mécanique, où les gens sont trop conditionnés pour faire de véritables choix, soit très désirable ou très éthique.

Le chaos que nous touchons peut-être tous les jours, les potentialités indéfinies et obscures que nous dominons parfois, sont par nature sans limites. Si le chaos doit parfois être mis de côté, voire franchement cadenassé – dans les urgences d’un hôpital par exemple – on ne peut pas l’emprisonner pour toujours dans la rationalité managériale ou parce que les couronnes d’épines poussant dans les forêts dérangent ceux qui n’y vivent pas.

À certains moments, on est libre de choisir un chemin plutôt qu’un autre, mais quoi qu’on choisisse, il faut bien le suivre. Mieux vaut choisir un chemin qui nous correspond trop peu ou, disons, n’est pas optimal, avant d’en changer par la suite, que de n’en choisir aucun. Au fond, nous avons peut-être tous une vocation, une « volonté vraie » qui n’est pas toujours facile à dégager.

Ces aspirations profondes ressemblent aux choix des personnages de Matrix : les personnages non-humains, qu’ils soient « gentils » comme l’Oracle, tièdes comme l’Architecte ou ouvertement provocateurs comme le Mérovingien, font continuellement remarquer aux humains que leurs choix ne sortent jamais de nulle part mais se déterminent toujours à un niveau subconscient. « Tu as déjà fait ton choix, Neo, maintenant tu dois le décrypter », dit l’Oracle. Cette dame qui fait de si bons cookies ressemble peut-être beaucoup plus au Mérovingien, qui dans son restaurant explique que « notre seul espoir… est de comprendre la raison, le pourquoi » de nos choix, que beaucoup d’exégètes du film ne veulent bien le remarquer. Mais je disgresse.

Pour en revenir aux références orientales, il en existe une riche de sens en ce qui concerne la multiplicité des chemins : le concept védique ou hindou de dharma. Sous ce terme exotique se cache un concept extrêmement dense, que l’on peut interpréter comme signifiant « loi », « ordre », « harmonie » ou « nature ». Issu de la racine sanscrite dhri, qui renverrait à « soutenir, supporter, maintenir », il serait ce qui fait du devenir du monde davantage que le seul changement perpétuel. C’est grâce à cela que l’on pourrait parler du swadharma, dharma d’un être particulier, ou, comme nous disons, vocation ou aspiration profonde.

Le sociologue Max Weber, qui a d’ailleurs écrit une longue monographie sur la culture dharmique de l’Inde, y voit une « spécialisation de l’éthique » où répondre fièrement à son propre appel est plus important que de lutter pour imposer un énième système de jugement sur Terre. Ce n’est pas synonyme d’égoïsme ou d’inattention vis-à-vis du monde extérieur, mais de connaissance de soi.

La Bhagavad-Gita, texte sacré de l’hindouisme, nous montre le jeune guerrier Arjuna qui est rongé par le doute. Combattant pour les droits de son roi, Arjuna remarque sur le champ de bataille des cousins et des membres de sa famille dans l’armée ennemie. Ne devrait-il pas fuir pour éviter de tuer un cousin ? Krishna, une incarnation divine descendue du ciel, réprimande Arjuna pour ses hésitations : tu es un guerrier, tu t’es engagé de ce côté parce que tu te devais de le faire, et à présent, tu dois continuer. Fuir serait lâche.

Arjuna, rongé par le doute, demandant à la figure divine Krishna ce qu’il doit faire (vision d’artiste)

Ici, le protagoniste est doté de libre arbitre. Il peut réellement choisir entre fuir et se battre. Son choix n’a pas été prédéterminé de façon inconsciente. Seulement, c’est cette indétermination même qui tourmente Arjuna, et si les actes peuvent être choisis, la vocation est déjà déterminée. Quant à l’incertitude, elle apparaît comme quelque chose à maîtriser ou à trancher. C’est seulement ainsi que le guerrier pourra accomplir une bonne action, comme l’archer zen atteint sa cible par un geste fluide et sans faille.

Bien entendu, l’arbre de la Bhagavad-Gita ne doit pas cacher la forêt. Pour un Arjuna qui a gagné la gloire, l’Inde antique a eu des milliers, des millions peut-être, d’artisans talentueux, d’habiles marchands, de paysans méritants et bien d’autres encore. L’essentiel ici n’est pas d’aller tirer sur son cousin s’il s’engage dans l’armée d’un autre pays, mais de reconnaître la multiplicité des chemins et, en conséquence, des visions morales du monde.

Cette diversité des voies et des éthiques s’avère plutôt rafraîchissante après des vagues de visions désincarnées, abstraites et plutôt prétentieuses. Nombre d’éthiciens universitaires, du psychologue Lawrence Kohlberg, au théoricien de la justice John Rawls, ont dit d’une manière ou d’une autre que les individus devaient se voir arracher tout ce qui les rendait particuliers et distincts et prétendre être des spectateurs impartiaux pour faire des jugements moraux légitimes. Mais même si on joue à l’être éthéré et désincarné, on amène toujours sa propre subjectivité. Doit-on en faire un problème ?

Le mieux serait d’intégrer les visions subjectives et parfois bien particulières de chacun, non pas dans une énième théorie unificatrice, mais dans un monde plus harmonieux. La diversité des appels, des désirs, et parfois leurs contradictions apparentes, ne saurait être niée. Qui sait si la sagesse immémoriale des Védas ne peut pas contribuer à arrondir les angles…

E Pluribus Unum

Ceci ne signifie pas renoncer à toute prétention à l’universalité, et encore moins à l’éthique en général. Trop de relativisme conduit au nihilisme. Et il y a de quoi redouter un monde autrefois presque unifié dont la diversité semble s’effriter en autant de conflits. Mais cette évolution est en partie nécessaire dans un monde de plus en plus fractal : un monde nécessairement riche en variations, autant qu’en redondances, mais pas forcément contentieux. Un monde fait de etetetet… les vocations peuvent différer et coexister.

Le retour à la diversité, à l’encontre de visions désincarnées de l’universel, est certainement turbulent et difficile mais aussi immensément prometteur. À l’horizon, la singularité n’est pas sans faire penser à un universel en acte, et au plus près, le défi est peut-être simplement de vivre ensemble. Ce n’est pas parce que les éléments de la mosaïque sont chacun uniques et qu’ils bougent tous de façon imprévisible que la mosaïque ne peut pas être harmonieuse.

Pour réussir, ou simplement survivre dans un monde complexe et chaotique, le groupe collectif humain a absolument besoin que chacun puisse exprimer ce qui le rend proprement lui-même. La diversité n’est plus un choix mais une question de survie, et l’unité, plus un choix mais une nécessité de survie. L’unité et la diversité doivent donc se compléter. Alors, et alors seulement, le collectif et l’individu, le permanent et l’impermanent, peuvent de nouveau se compléter dans une sublime et poétique image fractale. Sans quoi la société risque de s’effondrer. Et le chaos de montrer son côté le plus sombre.

Pour ma part, je ne puis m’empêcher de penser que l’économie du partage, qui a été largement critiquée par un certain nombre d’acteurs économique dont elle menaçait le statut, peut beaucoup y aider. Les jeunes gens que les entreprises ne veulent pas embaucher et que le système dit social enferme volontiers dans une condition d’assistés peuvent créer leurs propres emplois, agir de leur propre gré, en vendant leurs services directement aux clients. L’économie du partage est peut-être aujourd’hui ce que la bourse de Londres était sous les Lumières :

Entrez dans la Bourse de Londres, cette place plus respectable que bien des cours ; vous y voyez rassemblés les députés de toutes les nations pour l’utilité des hommes. Là, le juif, le mahométan et le chrétien traitent l’un avec l’autre comme s’ils étaient de la même religion, et ne donnent le nom d’infidèles qu’à ceux qui font banqueroute ; là, le presbytérien se fie à l’anabaptiste, et l’anglican reçoit la promesse du quaker. Au sortir de ces pacifiques et libres assemblées, les uns vont à la synagogue, les autres vont boire ; celui-ci va se faire baptiser dans une grande cuve au nom du Père par le Fils au Saint-Esprit ; celui-là fait couper le prépuce de son fils et fait marmotter sur l’enfant des paroles hébraïques qu’il n’entend point ; ces autres vont dans leur église attendre l’inspiration de Dieu, leur chapeau sur la tête, et tous sont contents.
Voltaire

En guise de conclusion

Quand l’Indonésie a été frappée par un tsunami, en 2004, l’énorme vague d’eau salée a été suivie d’une autre vague pas moins dantesque : des gens du monde entier ont donné pour les survivants. La catastrophe a occasionné la plus grande vague de donations alors jamais vue !

Je veux bien parier mon prochain Uber que les philosophes des Lumières auraient apprécié.

Échanger a l’air simple. Quand on s’est habitués à compter sur de grandes administrations et de grandes entreprises, toutes autant de monstres froids comme disait Nietzsche, revenir à l’échange avec son voisin ou celui que l’on croise au hasard des rencontres et des besoins ne l’est pas. C’est pourtant bien ce qu’il nous faut ! Échanger de personne à personne correspond profondément à la nature fractale du monde où nous vivons. Les niches, les petits marchés, reflètent des tendances et des contenus d’autres échelles. Il peut être tentant de s’isoler dans une bulle de confort ou de restreindre l’expression par des standards de plus en plus étroits. Mais de telles manœuvres ont toutes les chances d’échouer.

Les points de vue divergents font partie de la vie. Ils peuvent sembler stupides, mal informés, ou simplement choquants, mais comme le chaos lui-même, rien ne sert de les jeter sous le tapis en espérant qu’ils y disparaîtront silencieusement. Même si vous échouez à faire du chaos votre ami, et j’espère sincèrement que vous y réussirez, vous devez au moins si vous y confronter. Les entrepreneurs de la Silicon Valley n’ont pas réussi en stagnant dans un monde insulaire, mais en rendant leurs projets disponibles pour de vraies personnes et de vrais besoins.

La même chose vaut pour l’écologie. Crier partout que « la nature est foutue » ou que « tout va finir noyé ou pollué » a peu de chances d’aider qui que ce soit. Les scientifiques et les ingénieurs qui contribuent, par exemple, à mieux recycler les plastiques usagés ou à généraliser l’usage du vélo font plus pour Mère Nature que ceux qui cèdent au désespoir. Et, qui sait ? Exploiter des astéroïdes, comme le suggère Elon Musk, pour en tirer des métaux précieux peut sembler encore farfelu, mais c’est le genre de projet qui pourrait éviter une guerre future due à un manque de ressources.

Incarner le Bon relève de la responsabilité de chacun. Vous n’avez peut-être personne à qui rendre de comptes sinon à votre propre conscience. Dégagez-la, trouvez votre vrai moi, et vous nous aiderez sûrement à tous coexister.

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