Un être multiple et authentique à la fois ?
Dans un article précédent , je vous ai montré comment nous étions passés d’une identité unique à des identités multiples qui changent à des rythmes de plus en plus rapides. Et paradoxalement, alors qu’apparaissent ces identités multiples et fractales, c’est l’authenticité qui est recherchée chez l’autre. Alors, comment être multiple et authentique à la fois ?
Qui est authentique ? C’est celui qui, au-delà de ses identités multiples, a trouvé son véritable soi. Celui qui a su faire émerger sa supra identité, à la fois au-dessus, et à la fois toujours en harmonie avec son identité situationnelle, son identité du moment, elle-même en harmonie avec les circonstances et son environnement. Ce « soi », cette supra identité n’est pas à voir comme un objet, ni même un sujet, mais plutôt comme un processus en perpétuelle évolution, en permanente construction. C’est l’ensemble de ces processus de création individuelle qui se déroulent pour chacun d’entre nous, qui constitueront une nouvelle conscience humaine, planétaire. Il n’y a alors plus de risque de désintégration de chaque « soi » dans un « nous » collectif mais au contraire une intégration de chaque process identitaire individuel dans un tout collectif qui nait de la diversité de chacun. Tout comme les cellules du corps humain ne se noient pas dans un tout informe, mais au contraire s’intègrent pour constituer la personne que vous êtes, la conscience de l’humanité se construit en intégrant la multitude des consciences individuelles.
L’acteur parfait de sa propre vie
Une personne authentique est comme un acteur parfait qui joue à chaque instant son propre rôle, à la fois en harmonie avec sa conscience, et adapté à la situation et à son audience. Et lorsque la pièce change, il ou elle joue un nouveau rôle, à la fois nouveau, et à la fois toujours en accord harmonieux avec son « soi ». Il ou elle « sonne juste », n’en « rajoute pas ». Au contraire, la personne non authentique « sonne faux ». Elle est comme un mauvais acteur qui joue un rôle de circonstance, mais sans vraiment y croire. Ou alors comme celui qui joue toujours le même rôle alors que la pièce a changée… il ou elle « en rajoute », sur-joue.
La personne qui n’est pas authentique touche peut-être vos sens. La personne authentique, elle, touche votre âme.
J’ai apprécié particulièrement la « fractalisation » des esprits!
Il y a cependant une dimension sur laquelle insister n’est pas abuser: L’importance de l’immédiateté dans le sens opposé à la « médiateté » , cette info qui ne peut se passer de support matériel : les médias et l’inévitable corollaire, le pouvoir des journalistes !…
Bonjour,
Ton analyse m’a interpellée, je la trouve intéressante. Toutefois, je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi. Pour moi, il ne faut pas assimiler ce que nous faisons à ce que nous sommes. L’être. Quand tu parles des identités multiples entre lesquelles nous jonglons sans cesse alors qu’auparavant les « anciens » n’avaient qu’une seule identité, je ne suis pas d’accord. Dans un cas comme dans l’autre, il ne s’agit pas d’identité mais de rôle, de personnages. Malheureusement dans notre société (athée), nous assimilons trop souvent nos actes à notre être alors qu’il n’en est rien. L’ancien ne jouait qu’un seul rôle mais il n’était pas plus authentique que les multiples que nous jouons aujourd’hui. Par contre, je suis d’accord avec toi, le fait de jongler en longueur de journée entre différentes personnalités ne peut que nous renvoyer à l’artifice de ces multiples rôles si éloignés parfois de notre identité véritable. En cela, c’est une chance : les anciens pouvaient être dans l’illusion qu’ils étaient bien la personne unique par laquelle on les nommait (l’ardéchois…) alors que nous ne pouvons qu’être devant l’évidence que nous ne sommes pas les multiples rôles que nous jouons. Alors qui sommes-nous ? Là commence la réflexion spirituelle. Bonne quête.