
Le futur de la communication
Quelle communication dans les 5 ans à venir ?
En tant que futuriste, je réfléchis beaucoup aux techniques qui ont le plus de potentiel de développement, comme l’Internet des objets par exemple. Mais au-delà de la technique, il y a d’autres enjeux. Par exemple, comment communiquer efficacementau delà des aspects techniques aujourd’hui… et dans le proche futur ?
Le premier enjeu, c’est l’attention. Nous sommes tous submergés de messages de toutes sortes, et l’enjeu c’est bien de quels messages allons nous nous souvenir. Ou à quel messages allons-nous simplement faire attention ?
Êtes-vous sûr qu’on va vous lire, écouter, regarder ?
Premier challenge : l’authenticité
Les marchés sont inondés de labels. On est bio, label rouge, écoresponsable, appellation d’origine contrôlée, respectueux de l’environnement, produit de tradition, fait maison, recette originale, et que sais-je encore. Qui, parmi tout cela, est « vrai » ? Les gens ne savent pas. Il y a trop d’étiquettes, trop de produits, on n’a ni le temps ni l’envie de faire des examens poussés sur ce genre de choses. Alors on ne sait plus. Et beaucoup de jeunes – les millenials – ne croient plus dans aucune étiquette. Car trop d’étiquettes ne couvrent que du vide.
Les millenials ne sont pas si stupides. Même surexposés à toutes sortes de publicités et de produits qui se battent pour leur attention, ils sentent au fond que derrière tout cela, il n’y a rien ou si peu. Le greenwashing bat son plein, il y a des modes que l’on suit, et de plus en plus sentent le faux ou l’absence derrière toutes ces apparences… et ils n’achètent plus.
Il y a pourtant une exception à ce carnaval d’étiquettes. Cette exception, je l’ai remarquée chez les millenials. Parfois, ils sentent chez quelqu’un l’authenticité, et alors ils l’écoutent.
L’authenticité est plus que du mental ou de l’abstrait : c’est quelque chose qui touche le cœur, les tripes, l’intuition. Quelque chose qui est ressenti.
Second challenge : la proximité
Si l’authenticité est la première chose pour se démarquer, lorsqu’on a un contenu ou quelque chose à proposer, je dirais que la seconde est la proximité.
Qu’est-ce que la proximité ? Tout simplement le fait d’être là, de répondre aux sollicitations. C’est quelque chose dont nous avons perdu l’habitude. Les banques nous disent dans leurs publicités qu’elles nous accompagnent, mais si on les appelle, elles nous redirigent aussitôt sur un labyrinthe de choix préprogrammés au bout duquel il n’y a qu’un call center délocalisé. Même chose sur Upwork ou AirBNB, des sites qui montrent des FAQ parfois détaillées, mais qui délèguent systématiquement les sollicitations sur leur communauté d’utilisateurs, et au bout du compte, pas moyen de les joindre. On est perdu dans la masse et ceux qui tiennent l’entreprise sont inatteignables !
Le simple fait d’être là, joignable, présent, change déjà tout. Des sites comme ceux de mes amis de Kumiko Matcha ou de Bonne Gueule le font très bien (disclaimer : pub pour mes amis !) Si on les contacte, ils répondent, rapidement, précisément, ils sont présents et attentifs.
Plus que de la communication, de la conversation
Le vingtième siècle a été celui de la communication, des médias de masse, des campagnes à grande échelle. Au vingt et unième, on revient à une méthode plus ancestrale : la conversation ! À moins d’être une industrie déjà établie – et encore, qui sait si on ne peut pas voir sa place bien établie sévèrement concurrencée un jour ou l’autre ? – tout l’enjeu est de converser avec sa communauté, ses followers.
Pour réussir à avoir de l’attention, donner de l’attention, avec quelque chose derrière. Authenticité, proximité.
Jusqu’ici, je ne parle que de contenus à proposer ou d’une existence à acquérir sur la place publique. Si on a en plus quelque chose à vendre, et pas seulement à proposer, vient aussi la question de la stratégie marketing. Et là, il s’agit de vendre une expérience qui inclut nettement l’authenticité et la proximité. En quoi ma communication, mes produits, tout ce que je fais s’avère expérientiel et même transformationnel pour le client ?
Est-ce que le client se sent différent, sent que quelque chose s’est passé, après ?
Si on vend, on doit susciter un feeling.
Quelle communication pour les 5 ans à venir ?
En résumé, les principaux enjeux pour une bonne communication avec ses amis, ses clients, ses followers, c’est :
- obtenir l’attention
- être authentique dans ce qui nous porte
- développer sa proximité avec son public
- savoir converser et non juste « communiquer »
Bravo Bruno ! Encore une belle preuve de ton travail de cheville ouvrière pour combattre la nescience et offrir de belles voies de réflexion au plus grand nombre. Cette vision de la communication est vertueuse, et l’humain y (re)prend toute sa place.
Merci Jimmy ! Cela me fait super plaisir 🙂