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Les vêtements du moine futuriste

Découvrez les vêtements du moine futuriste !

Comment s’habillera-t-on dans cinquante ans ? Dans un siècle ? Cette question, des futurologues du passé n’ont pas craint de la poser. Dans les années 1950, et même dans l’Odyssée de l’espace (1968), des auteurs de science-fiction imaginaient que l’on aurait conquis l’espace et que nous serions donc habillés pour la circonstance. Les hommes et les femmes des années 2000, songeait Stanley Kubrick, se baladeraient peut-être dans des tenues spatiales en plastique brillant. Seulement, aussi sublime qu’il ait pu être, le programme spatial était beaucoup plus fragile que les aficionado de la sci-fi ne voulaient bien le croire. Et la même chose vaut pour les vêtements.

Les vêtements changent selon les goûts, les modes, selon des désirs ou des besoins que l’on ne prévoit pas. À cet égard, un futurologue amateur comme Jean-Marc Côté, qui dans les années 1900 imaginait la vie en l’an 2000, a plutôt bien prévu l’avènement de l’aviation et de la plongée sous-marine. Cependant, l’esthétique de ses dessins, et surtout les vêtements avec lesquels il nous imaginait, frappent par leur charme quelque peu désuet.

Difficile de vivre dans le futur quand on s’intéresse au vêtement ! Les couturiers eux-mêmes font la mode de l’année, peut-être, mais probablement pas celle que l’on aura dans dix ans. Heureusement, s’il paraît épineux de faire de la futurologie vestimentaire, on peut toujours vivre bien dans le présent. C’est pourquoi, au lieu de parler du futur du domaine, j’ai souhaité vous montrer mes vêtements. Et pour cela, je suis avec un expert : Benoît Wojtenka, créateur de Bonne Gueule, l’un des rares sites de France (et de loin le meilleur !) qui conseille les hommes sur l’art délicat de l’élégance. Interlocuteur qualifié sur le sujet, Benoît est aussi un jeune entrepreneur que j’ai eu le plaisir de mentorer au cours de ses premières années d’activité. (En fait, il est tout autant mon mentor, mais il est trop modeste pour l’admettre.)

Pas de prédictions, donc, mais un petit passage en revue de ce que j’ai dans le placard ici et maintenant. De l’urban techwear essentiellement en noir. Pour tout savoir sur l’urban techwear, il faut lire le meilleur article (au monde !) sur le sujet. C’est chez Bonne Gueule. Et pour mes propres vêtements… c’est ici !

Les liens vers les sites de toutes les marques sont à la fin de l’article 🙂

Regarder l’interview

Les chaussettes

Les chaussettes sont le parent pauvre de la mode masculine. Comme les gens ne regardent généralement pas les chaussettes des autres, beaucoup d’hommes utilisent de vieilles chaussettes en continu, et il est bien possible que des gens portant chaussures Weston et costume Armani dissimulent sous cet apparat du tissu premier prix troué. Un ami, qui m’aide à écrire cet article, m’a d’ailleurs signalé que c’était son cas…

Pour l’essentiel du temps, j’utilise des chaussettes Outlier (marque sur laquelle je vais revenir). Elles sont faites en laine de mérinos et en lycra/spandex et sans odeur… « Je les apprécie aussi », confirme Benoît, qui les considère comme « l’un de [ses] sous-vêtements les plus confortables ».

Quand je prote un short, j’utilise alors ce que les professionnels appellent chaussettes invisibles. Courtes, elles donnent l’impression que je ne porte rien dans ma chaussure (alors que c’est le cas). Celles que je montre en vidéo viennent de l’une de mes autres marques préférées, Ministry of Supply.

Caleçons en mérinos

Dans mes tiroirs, on trouve deux types de caleçons. Le premier s’appelle Ibex (et n’est pas à confondre avec l’indice boursier madrilène du même nom). C’est un caleçon-type fait de laine de mérinos et de lycra. Pour avoir déjà testé des caleçons 100 % mérinos, j’ai pu remarquer que, s’ils étaient délicieusement confortables et chauds en hiver, ils avaient tendance à s’user assez facilement. Benoît confirme : « ajouter du lycra, ça n’enlève rien au mérinos ». Au contraire, cela aide le vêtement à garder sa forme au fil des lavages et des années. Par ailleurs, le mérinos étant à la fois chaud et respirant, cela en fait l’un des meilleurs tissus pour voyager. Ne vous étonnez pas d’en voir partout dans mon placard…!

Ce premier type de caleçon est celui que je porte, disons, huit mois sur douze. L’autre type est plutôt pour l’été. Le caleçon que je montre en vidéo est de la marque Ex Officio. Il est presque entièrement en nylon, sèche facilement et n’a pas besoin d’être repassé pour garder sa forme.

Pantalons

Slim Dungarees, par Outlier

Presque tous mes pantalons viennent de la même marque : Outlier. Pour les pantalons, c’est simplement ma marque favorite, et cela ne vient pas (seulement) du fait que j’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs fois Abe Burmeister, l’un des créateurs de l’entreprise ! « Ce sont leurs pantalons qui les ont fait connaître de toute façon », précise Benoît. Il raconte :

les deux créateurs d’Outlier vivaient à New York et se déplaçaient à vélo. Ils devaient transpirer pour monter le Brooklyn Bridge. Ils voulaient des vêtements confortables et adaptés pour le vélo, des vêtements sociaux qu’on peut porter en centre-ville. Leur première création qui s’est bien vendue, c’était un pantalon urbain qui évacuait la transpiration, résistait aux frottements de la selle et qu’on pouvait mettre pour sortir.

Cela fait des années que je porte les mêmes pantalons Outlier. Je les porte toujours constamment. Ils sont confortables, ils n’ont pas besoin d’être repassés, on peut les porter même à moto et on dirait toujours qu’ils sont neufs. Leur tissu, souvent du Schoeller (dont on va reparler) est mélangé, avec une part de fibre artificielle, mais ils ont un aspect de pantalon coton classique tout en donnant la sensation de porter un pyjama. Qui plus est, ils coûtent dans les 100 euros chacun (200 pour les plus chers, ce qui donne un très bon rapport qualité-prix pour des pantalons qui tiennent aussi bien.

Parenthèse : en tant que conseiller vestimentaire, Benoît n’apprécie guère le noir. Moi, si. Le noir me va très bien sur scène comme dans la vie au quotidien. Les vêtements noirs me conviennent autant à Paris qu’en Asie, autant à la maison qu’en avion. Le seul problème que l’on peut avoir avec cette couleur, c’est quand elle déteint, le noir à moitié déteint ayant tendance à tirer sur un grisâtre très peu esthétique, mais dans le cas des pantalons que je porte, en tissus techniques, la couleur demeure même après des années d’usage.

Le deuxième pantalon Outlier de la vidéo est plus gris que noir. Particularité importante : il vient avec une couche supplémentaire de laine de mérinos. Ce pantalon « M-back » est ainsi idéal pour l’hiver.

Polos et chemises habillées

Apollo 1, par Ministry of Supply

Pour ce qui est du haut du corps, j’ai beaucoup de pièce Outlier mais pour l’heure, ma marque préférée demeure Ministry of Supply. Le polo présenté dans la vidéo (en photo ci-dessus) est typiquement une pièce d’urban techwear. Il utilise des technologies avant-gardistes, notamment des mélanges savants de fibres naturelles et synthétiques, pour une élasticité et une évacuation de l’humidité optimales.

De mon point de vue, la qualité la plus importante d’un vêtement est sa capacité à garder sa forme et sa couleur sans avoir à prendre un luxe de précautions au lavage ou à le repasser. J’ai déjà lavé mes polos et mes chemises techwear dans des lavabos de chambres d’hôtel, les ai suspendus dans la salle de bain, et le lendemain matin, ils étaient secs et prêts à l’usage comme s’ils avaient été repassés. (Sauf que, bien entendu, ils n’avaient pas été repassés et ne l’ont pas été pendant des années. Même si je voulais les repasser, souvent, je ne pourrais pas : cela brûlerait le tissu !)

« Encore, Ministry of Supply a amélioré ses hauts ces dernières années », ajoute Benoît. « Leurs premiers polos avaient un col qui perdait sa forme. Maintenant, ils mettent de vrais cols de chemise à leurs polos, ce que peu de marques américaines font encore. Regarde ton polo (le mien dans la vidéo) : avant, le col ne tenait pas bien, là ils ont ajouté une baleine discrète à l’intérieur et ça tient. »

Ministry of Supply

La chemise à manches longues que je montre juste après vient aussi de MoS. Elle serait dix-neuf fois (!) plus respirante qu’une chemise en coton classique. Elle n’a pas besoin de repassage. Si je me souviens bien, elle m’a coûté environ 120 dollars.

L’autre chemise à manches longues, la troisième de la vidéo, est de chez Acronym. « Ça, c’est vraiment une de mes marques préférées », précise Benoît. « Ils font des designs très futuristes, très bien faits. Il y a juste deux problèmes : tout ce qu’ils font sort en quantité très limitée, et puis, le prix… » Ma chemise Acronym m’a en effet coûté plus de 500 dollars (et j’ai réussi à la trouver dans un magasin à San Francisco après pas mal de recherches). Le ratio qualité-prix n’est pas excellent, sauf si on considère que le prix donne de la valeur. Élégante, élastique, confortable, quasi impossible à déchirer, totalement respirante, c’est peut-être l’un de mes meilleurs vêtements.

Comme le précise à nouveau Benoît, l’habillement Acronym est réalisé avec des tissus Schoeller, un fabricant de vêtements suisse réputé pour sa qualité. Ma chemise Acronym est fabriquée en tissu Dryskin Schoeller, dont, selon Benoît, la formule aurait été encore améliorée récemment. « À la base, ils l’ont créé pour l’équitation. C’est très stretch, ça évacue bien la transpiration, et ça reste habillé. » Encore une fois, l’une de mes pièces vestimentaires préférées : élégance, confort, esprit avant-gardiste, les trois conviennent tant à mes besoins de conférencier qu’à la personne que je suis.

Sweats

Mission Workshop

Quid des saisons plus froides et des nuits d’été frisquettes ? Pour ça, j’ai des sweats. Le premier sur la vidéo est celui juste au-dessus. C’est un produit Mission Workshop, une marque basée à San Francisco, issue de la culture cycliste et qui, comme Outlier, s’est efforcée d’innover en matière de vêtements.

Ce hoodie est, lui aussi, un mélange de lycra et de laine de mérinos. Respirant, polyvalent, il tient chaud par temps froid et évacue la transpiration lorsque la météo se réchauffe.

J’ai un autre sweat Mission Workshop avec un tissu en technologie Polartech power stretch. Ce sweat est bon pour voyager en hiver par grand froid. Son seul inconvénient : il n’a pas l’air volumineux au premier abord, mais il l’est. On s’en rend compte lorsqu’on le met dans une valise. Pour voyager, mieux vaut le porter sur soi. Je le conseille particulièrement en avion, où on a souvent tendance à abuser de la climatisation.

« J’ai voyagé en Mongolie et j’y ai porté un sweat fait exactement du même tissu », affirme Benoît. « C’était confortable, ça m’a tenu chaud, je confirme que c’est vraiment bien. »

Outlier

Le second sweat montré en vidéo est un Outlier. Celui-ci vient avec trois couches (inamovibles) : 100 % mérinos à l’intérieur, un tissu stretch Schoeller à l’extérieur et un tissu « Polartech alpha » entre les deux. Qu’est-ce que cela signifie ? Benoît l’explique :

La technologie Polartech alpha a été conçue pour les forces spéciales américaines. Les soldats doivent rester discrets et immobiles, parfois dans le froid et pendant des heures, et ensuite ils doivent se mettre à bouger et à courir… à cause de ça, ils se retrouvaient à ouvrir et à refermer tout le temps leurs vêtements. Avec des vêtements en power tech alpha, pas besoin : ça tient chaud quand on reste immobile, et ça évacue la transpiration quand on commence à bouger. C’est léger, ça sèche bien, ça se comprime bien.

D’expérience, je peux confirmer que ce sweat peut se plier et se ranger très facilement. Cela dit, je me sens plus « cocooné » avec les tissus dits power stretch du même fabriquant qu’avec les power tech alpha, mais les deux restent excellent. Le second est excellent pour voyager et pour faire du vélo. Cette excellence a son prix : presque 500 euros.

Blousons et manteaux

NeoShell, par Mission Workshop

On ne change pas une équipe qui gagne. Ma première veste (en vidéo, toujours) est noire et vient de chez Ministry of Supply. Elle est aussi en tissu technique mélangé. Benoît la décrit comme « étanche, respirante, et elle ne laisse même pas voir les coutures ». Coupe-vent, elle est assez pratique et légère pour la mettre à vélo et assez élégante pour la porter par-dessus un costume.

Ma deuxième veste est presque semblable à la première. Elle vient de Mission Workshop, plus décontracté (elle est monté en haut du volcan à l’ile de la Réunion…) contient une couche de NeoShell (proche du beaucoup plus connu Gore-Tex) et vient avec une capuche amovible.

Enfin, pour voyager dans un lieu froid et par temps froid, j’ai ce qu’il faut : un manteau avec du Gore-Tex. Celui-ci vient de Scandinavie, plus exactement de Norvège. Dense, particulièrement enveloppant, j’ai eu l’occasion de le porter par un bon -10º et je m’y sentais comme dans un sac de couchage ! Seul point à redire à mon goût : Norrøna, la marque, a tendance à mettre son nom et son logo en gros sur le vêtement. Et c’est un peu contre les codes du urban techwear… et contre mes gouts !

Costumes

Nous arrivons maintenant à la partie la plus exigeante de toutes, à savoir, les costumes. Trouver un costume élégant n’est pas difficile, tout le monde connaît plusieurs bonnes marques, mais soyons honnêtes, la plupart des costumes sont peu pratiques. Ils serrent au dos et aux épaules, limitent la capacité de mouvement, et demandent surtout un soin constant. Au moindre voyage professionnel un peu prolongé, on passe tous les jours à la blanchisserie de l’hôtel pour un lavage et un repassage !

C’est sur la base de ce constat que des marques urban techwear ont développé leurs propres costumes. Ceux-ci sont indéniablement plus pratiques que les costumes classiques. Mais bien souvent, ils ont un brillant et un aspect artificiel qui donne l’impression qu’ils sont en plastique, ou qu’on les a acheté en hard discount, alors que, comme le ticket ou la facture nous le rappellent, ce n’est guère le cas.

J’ai passé des années à chercher un bon costume urban techwear. Un costume que je pourrais laver au lavabo, puis suspendre dans la salle de bain de la chambre d’hôtel et réutiliser le lendemain. Devinez quoi ? J’ai trouvé un tel costume. C’est un Ministry of Supply. (Et non, MoS ni aucune autre marque ne me sponsorise pour faire leur publicité !)

Bon, là, c’est moi.

La première veste que vous pouvez voir en vidéo ressemble à une veste en tissus naturel classique. En fait, elle est en tissu super technique. On n’a pas besoin de la repasser, elle sèche facilement, est confortable et n’a pas d’aspect brillant ou plastique. À vrai dire, mon impression est encore récente, je ne l’ai que depuis 3 ou 4 mois, mais elle me va bien et comme le mentionne Benoît elle vient avec une forme slim pratique dans le dos. « C’est une vraie signature des vestes Ministry of Supply. »

L’autre veste de costume visible sur la vidéo est d’une marque taïwanaise du nom d’Outerboro. Elle est confortable, pratique, mais on dirait un peu trop qu’elle est en plastique. Une fois de plus, Ministry of Supply remporte la palme : leurs vestes ont un aspect tout à fait normal, tout en s’avérant beaucoup plus pratiques et endurantes que les vestes en laine ou coton classique. Quand on voyage souvent, c’est un atout de poids.

Dis-moi comment tu t’habilles, je te dirais (peut-être) qui tu es

Certains considèrent la mode comme un diktat de « la société » et prétendent n’y accorder aucune attention. Vous-même considérez peut-être le sujet comme superficiel, et vous vous dites que c’est un bon prétexte pour me vanter de ce que j’ai… et il est vrai que le vestimentaire n’est pas toujours consensuel : qu’on aime ou qu’on déteste le bling-bling, qu’on achète trop facilement la moindre nouveauté à la mode ou qu’on s’en méfie exactement pour la même raison, le vêtement ne laisse pas toujours indifférent.

Cela dit, le choix vestimentaire ne se réduit pas à des extrêmes du conformisme ou de l’anticonformisme, et c’est particulièrement vrai aujourd’hui. Regardez autour de vous, sur Internet surtout, et vous verrez un nombre indéfini d’options disponibles. Même si vous n’avez pas énormément d’argent (et pour être honnête, si j’en avais tant que ça, j’aurais davantage de vêtements Acronym…), les options abondent. Plus que jamais, votre extérieur peut en dire long sur votre intérieur.

Il y a peut-être ici quelque chose de fractal. Curieux en général, comme vous le savez probablement si vous me suivez depuis un certain temps, j’ai simplement appliqué ma curiosité au vêtement parce que je souhaitais porter quelque chose qui corresponde à mon style de vie, à ma personnalité, plutôt que l’inverse. Le urban techwear noir et (parfois) habillé convient très bien à ma vie de conférencier nomade. Et non seulement ces vêtements sont pratiques, mais ils expriment aussi parfaitement la quête pour aller de l’avant.

Vous passez la journée au travail. Quand vous sortez du bureau, vous allez à un cours de yoga, ou vous faites un jogging. Ou alors vous préférez improviser un petit afterwork avec des collègues et des amis. En un mot, vous avez des options, et pas besoin de transporter une tonne de vêtements différents et/ou de payer l’équivalent du prix du vêtement neuf pour faire laver et repasser votre magnifique mais trop coûteux costume.

Le futur du vêtement reste imprévisible, mais si nous restons dans le présent, je trouve l’urban techwear déjà très bon.

Pour en savoir plus sur le conseil vestimentaire selon Benoît Wojtenka, vous pouvez consulter son site Bonne Gueule et notamment les articles sur l’urban techwear.

Pour en savoir plus sur quelques-unes des marques citées, vous pouvez consulter leurs sites respectifs (en anglais) : Outlier, Mission Workshop, Ministry of Supply, Outerboro, Norrøna, Acronym, Ex Officio

Et pour simplifier mon top 3 : Outlier, Mission Workshop, Ministry of Supply

Et n’oubiez pas de donner votre avis ou vos propres conseils dans les commentaires 🙂

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